ASSOCIATION LIBRE - Exposition collective du 4 mai au 11 juin
Premier volet de la ligne éditoriale que la PIJAMA Galerie a souhaité instaurer : la psychanalyse et l’étude de l’intériorité. Et quoi de plus logique, lorsque l’on est PIJAMA, de commencer par la théorie fondatrice de l’étude des rêves. « Votre récit doit différer, sur un point, d'une conversation ordinaire. Tandis que vous cherchez généralement, comme il se doit, à ne pas perdre le fil de votre récit et à éliminer toutes les pensées, toutes les idées secondaires qui gêneraient votre exposé et qui vous feraient remonter au déluge, en analyse vous procédez autrement. Vous allez observer que, pendant votre récit, diverses idées vont surgir, des idées que vous voudriez bien rejeter parce qu'elles sont passées par le crible de votre critique. Vous serez alors tenté de vous dire : « ceci ou cela n'a rien à voir ici » ou bien : « telle chose n'a aucune importance » ou encore : « c'est insensé et il n'y a pas lieu d'en parler ». Ne cédez pas à cette critique et parlez malgré tout, même quand vous répugnez à le faire ou justement à cause de cela. Vous verrez et comprendrez plus tard pourquoi je vous impose cette règle, la seule d'ailleurs que vous deviez suivre. Donc, dites tout ce qui vous passe par l'esprit. Comportez-vous à la manière d'un voyageur qui, assis près de la fenêtre de son compartiment, décrirait le paysage tel qu'il se déroule à une personne placée derrière lui. Enfin, n'oubliez jamais votre promesse d'être tout à fait franc, n'omettez rien de ce qui, pour une raison quelconque, vous paraît désagréable à dire. » C’est sur cette citation de Freud, tout en conservant le principe de richesse et diversité de profils artistiques atypiques et attachants, que la galerie propose à Wilfried Histi et Frédéric de Petiville d’ouvrir cette cure psychanalytique.
Leurs travaux se répondent et se complètent, illustrant l’absence et la présence humaine. Des corps tiraillés, amputés semblant tout droit arrachés de ces peintures où les perspectives et lignes de fuite, délibérément altérées, créent des ruptures syntaxiques et rythmiques. Ces accidents, tels les demitons, créent l’émotion, et forment un récit visuel, s’articulant autour de l’axe de tension opposant peinture et sculpture. De même, les deux artistes semblent se jouer des proportions allant de l’infiniment petit à l’infiniment grand afin de générer une sensation de malaise ou de vertige. Oscillant entre l’accord résolu ou, au contraire, l’accord du diable (celui du blues), l’exposition propose une partition qui apaise ou dérange, laissant une partie indifférente, mais captivant l’autre. De fait, la galerie propose de prendre le temps d’une expérience immersive, afin que, mises en résonance, les deux œuvres permettent la prise en compte progressive des éléments contradictoires et conflictuels qui forment la totalité psychique, consciente et inconsciente, du sujet.
Frédéric de Petiville (Né en 1960, vit et travaille à Paris)
Psychographologue et désormais coach professionnel, Frédéric de Petiville est aussi bien médecin que peintre des âmes. Expert dans la lecture des psychés à travers l’écriture, il a appris aux Beaux-Arts à révéler toutes les zones d’ombre et de lumière d’un personnage par la technique de la transparence française. Après avoir longtemps représenté des femmes, tout un symbole psychologique, sa peinture s’oriente aujourd’hui vers des questionnements plus introspectifs, très reliés à son enfance. Aïeul d’un peintre, élève de Corot, Frédéric de Petiville a grandi dans la verte campagne et sa représentation picturale. Puis le passage en internat change ses perspectives et lui donne un nouveau regard sur le monde. Dans ce quasi phalanstère aux proportions vertigineuses, il se retrouve confronté à la solitude et l’absence. L’artiste propose, dans Association Libre, une transposition de souvenirs d’enfance à l’âge adulte.
Expositions (sélection)
2005 Galerie Brissot-Linz (Paris 2002 Galerie Claire de Villaret (Paris) 2001 Galerie Etienne de Causans (Paris) 1999-2001 Expositions aux Etats-Unis (Charleston, Columbia et Baltimore)
Wilfried Histi (Né en 1974, vit et travaille à Paris)
Après des études d’arts graphiques, Wilfried Histi commence à travailler en tant qu’illustrateur pour la presse et l’édition, puis dans le graphisme. En parallèle de son activité professionnelle, Après avoir beaucoup travaillé la peinture à partir de photographies, ou directement sur photographies voire sur radiographies, Wilfried Histi se consacre désormais à la céramique, qu’il envisage presque comme un jeu, en tout état de cause comme une expérimentation permanente. Il ne s’intéresse pas simplement sur la forme, mais aussi aux ajouts ou altérations de matière (émaillage, passage au feu…) – qu’il prolonge également sur ses supports issus de la récupération, auxquels il redonne vie. Une vie qui est au centre de cette pratique : l’artiste travaille la terre en lui imposant une histoire : des accidents, qu’elle restitue de manière différenciée auprès de chacun. Wilfried Histi est membre du collectif Curry Vavart.
Expositions (sélection)
2017 Portes ouvertes de la Goutte d'Or 2016 Galerie Simple. Dé/figuration 2015 Portes ouvertes de Belleville 2014 Théâtre de Verre. Une époque formidable